La colère et le déni lié à un nouveau diagnostic : Comment naviguer cette étape difficile
Comprendre et apprivoiser ces émotions pour avancer avec bienveillance et clarté.
Introduction : Une étape délicate dans un parcours de vie
Recevoir un nouveau diagnostic, quel qu’il soit, est un moment intense. Que ce soit pour une maladie mentale, un trouble physique ou un autre type de condition, l’impact émotionnel peut être puissant et bouleversant. Parmi les émotions les plus courantes qui surgissent à ce moment-là, la colère et le déni peuvent se faire ressentir avec une force surprenante. Ces émotions peuvent parfois sembler contradictoires, mais elles font partie d’un processus naturel et humain d’adaptation. Si tu traverses cette épreuve en ce moment, sache que tu n’es pas seul. Avec plus de 20 ans d’expérience dans la gestion de mes propres défis en santé mentale, je comprends à quel point il peut être difficile d’accepter une nouvelle réalité. C’est exactement ce que je souhaite explorer ici : comment reconnaître et gérer la colère et le déni après l’annonce d’un diagnostic.
La colère : Une réaction compréhensible
Il est parfaitement normal de ressentir de la colère lorsqu’on apprend un diagnostic. Cette émotion surgit souvent parce que nous avons l’impression que notre vie échappe à notre contrôle. La colère peut aussi être alimentée par un sentiment d’injustice : “Pourquoi moi ?”, “Pourquoi maintenant ?” ou encore “Ce n’est pas juste !” sont des pensées courantes. Quand un diagnostic vient chambouler des projets, des rêves, ou même des idées bien ancrées sur soi-même, cela peut se traduire par une forte colère.
Dans mon parcours personnel, j’ai souvent ressenti cette colère comme une forme de rébellion face à un destin que je ne pouvais pas maîtriser. Cette colère peut être dirigée contre soi-même, contre les autres, ou contre les circonstances de la vie. Ce que je veux te dire, c’est que cette colère est légitime. Elle ne doit pas être niée ni jugée. Au contraire, reconnaître cette émotion et lui permettre d’exister est une première étape essentielle vers l’acceptation.
Le déni : Une tentative de protection émotionnelle
Le déni est une autre réaction courante lorsqu’un diagnostic bouleverse notre monde. Parfois, notre esprit essaie de nous protéger en rejetant l’idée que quelque chose a changé en nous ou dans notre vie. Cela peut prendre différentes formes : minimiser le diagnostic (“Ce n’est pas grave”), ignorer les symptômes, ou même refuser de suivre les traitements recommandés. Le déni peut être une réponse adaptative, bien que temporaire, pour ne pas être submergé par la réalité du diagnostic.
Cependant, ce n’est pas parce que le déni est une réaction naturelle qu’il est toujours bénéfique à long terme. À un moment donné, il faut accepter la réalité de ce diagnostic pour pouvoir avancer. Pour moi, cela a pris du temps. J’ai dû reconnaître que le déni était une manière de ne pas affronter la douleur, mais aussi une occasion de donner à mon esprit le temps de s’ajuster. Le déni ne signifie pas que tu n’es pas prêt à accepter la réalité, cela signifie simplement que ton esprit a besoin d’un peu de temps pour digérer ce changement majeur.
Quand la colère et le déni se rejoignent : Un mélange complexe d’émotions
Il est fréquent que la colère et le déni coexistent. D’un côté, tu peux te dire que tu ne veux pas accepter ce diagnostic, et de l’autre, tu peux être en colère contre l’injustice de la situation. Tu peux aussi te retrouver dans une dynamique où la colère devient une manière de repousser l’acceptation du diagnostic. “Si je me fâche assez fort, peut-être que tout cela disparaîtra”, pourrais-tu te dire.
C’est un mélange complexe, mais encore une fois, c’est tout à fait humain. Il est important de reconnaître que la colère et le déni ne définissent pas qui tu es. Ce sont des émotions passagères qui, une fois comprises et traitées, peuvent se dissiper. L’objectif ici est de ne pas se laisser submerger par ces sentiments, mais de les accepter comme une partie naturelle du processus de guérison.
Comment gérer la colère et le déni avec bienveillance ?
La gestion de la colère et du déni ne signifie pas les supprimer, mais plutôt apprendre à les reconnaître et à les apprivoiser. Voici quelques stratégies pour t’aider dans cette démarche :
- Prendre du recul : Prends le temps de te poser et de ressentir ce que tu éprouves. Il est essentiel de ne pas ignorer tes émotions. Si la colère est présente, laisse-la s’exprimer de manière saine, par exemple à travers l’écriture, la respiration ou même une activité physique comme la marche ou le sport.
- Chercher du soutien : Tu n’as pas à traverser ce chemin seul. Rejoins des groupes de soutien, parle à des amis, ou consulte un professionnel. L’accompagnement d’un thérapeute ou d’un coach peut être particulièrement utile. Si tu traverses des difficultés émotionnelles, comme celles liées à un diagnostic, tu pourrais aussi envisager de rejoindre un programme comme Franchement soi, qui met l’accent sur l’acceptation de soi et l’intégration de ces nouveaux aspects de ton identité.
- L’auto-compassion : La colère et le déni ne sont pas des ennemis. Il est essentiel de faire preuve d’empathie envers toi-même. L’auto-compassion est une pratique puissante pour accueillir tes émotions sans jugement. Reconnaître que tu fais de ton mieux dans des circonstances difficiles est une forme de soin essentiel.
- Mettre des mots sur ce que tu ressens : Parler de ta colère et de ton déni avec des personnes de confiance peut alléger ton cœur. Exprimer tes émotions peut t’aider à les rendre plus acceptables. Écrire un journal, même quelques phrases par jour, peut également libérer ton esprit et réduire l’intensité de ces émotions.
L’acceptation : Un processus graduel
L’acceptation n’est pas un événement unique, mais plutôt un processus graduel. Il est important de se rappeler que l’acceptation d’un diagnostic ne signifie pas que tu dois être entièrement d’accord avec lui. Cela signifie simplement que tu reconnais la réalité de ta situation et que tu choisis de ne pas laisser cette réalité définir toute ta vie.
Pour moi, l’acceptation est arrivée petit à petit, au fil des mois. Cela a impliqué des hauts et des bas. Parfois, j’ai eu l’impression d’avoir fait des progrès, et d’autres fois, je me suis sentie désemparée. Mais à chaque étape, il y a eu une avancée. L’acceptation se construit par petites touches, et tu verras qu’en y allant à ton rythme, tu arriveras à une place où tu pourras voir ce diagnostic non pas comme un fardeau, mais comme une partie de toi à intégrer.
Le chemin vers la guérison : Trouver du sens dans l’expérience
Enfin, il est important de se rappeler que chaque expérience difficile peut offrir des opportunités de croissance. Après des années de gestion de mes propres défis en santé mentale, je peux te dire qu’il est possible de trouver un sens dans cette épreuve. Le chemin vers la guérison n’est pas linéaire, mais il est enrichissant. Chaque étape que tu franchis t’approche un peu plus de la version de toi qui accepte et embrasse son diagnostic avec sérénité.
Conclusion : L’importance de l’accompagnement et de l’auto-soin
Naviguer la colère et le déni suite à un diagnostic est un processus complexe, mais il est aussi une occasion d’apprendre à mieux se connaître. Il est essentiel de se donner le temps et l’espace pour ces émotions. N’oublie pas de rechercher de l’aide et du soutien, de pratiquer l’auto-compassion et de permettre à chaque étape de t’amener vers une meilleure compréhension de toi-même. Avec le temps, tu verras que ce diagnostic peut devenir une partie de toi que tu peux intégrer dans ton parcours de vie, avec toutes les ressources nécessaires pour t’épanouir.